10 façons d’aider un enfant anxieux à l’idée d’aller à l’école

Un article traduit de l’anglais par Chloé Saint Guilhem, formatrice certifiée Hand in Hand
L’école peut être source de nombreux changements – et de nombreux sentiments à l’égard de ces changements. Pour certains enfants, l’école peut représenter un défi de taille. Ils se sentent anxieux et stressés, mais nous ne nous en rendrons peut-être jamais compte.
Souvent, les enfants ne nous disent pas qu’ils sont anxieux à propos de l’école, du moins pas de la façon dont nous nous y attendons.
Au contraire, ils nous le montrent.
Recherche les signes “secrets” de stress et d’anxiété
Si ton enfant pouvait s’approcher de toi et toi dire : “J’aimerais parler de cette histoire d’école. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je ne suis pas sûr d’être prêt”, il le ferait certainement.
Mais même les enfants qui s’expriment très bien, ont du mal à être aussi directs.
Au lieu de cela, et afin de nous alerter sur leurs craintes persistantes et leur anxiété, les enfants essaient de nous le montrer d’autres façons.
Souvent de manière agaçante.
Ou de manière frustrante.
Ou d’une manière qui nous touche également sur le plan émotionnel.
L’Institut Gottman appelle ces signaux des “offres d’attention“.
Chaque enfant est différent, mais voici ce que tu peux observer si un enfant est anxieux à propos d’un nouveau trimestre ou d’un nouvel enseignant.

Certains enfants peuvent devenir très collants.
Il peut y avoir plus de larmes, plus souvent, apparemment pour rien ou de nulle part.
Les pleurnicheries peuvent augmenter soudainement.
Tu observeras des comportements agressifs tels que la rage, les coups de pied, les coups de poing et les morsures.
Ton enfant peut devenir très exigeant sur la façon dont il veut que les choses soient faites.
Si tu n’arrives jamais à couper un morceau de pain grillé “comme il faut”, tu es peut-être sur la piste de la nervosité et de l’inquiétude de ton enfant.

Qu’est-ce qui motive ces appels à la connexion ?
Les enfants cherchent à attirer l’attention lorsqu’ils ne sont pas sûrs de la place qu’ils occupent dans leur monde.
Lorsqu’un nouveau bébé arrive et menace de leur voler tout l’amour qu’ils ont pour eux, par exemple.
Ou lorsqu’il y a une préoccupation imminente, comme l’école.
Et si l’on y réfléchit bien, les pleurnicheries, le fait de s’accrocher et les comportements exigeants attirent rapidement l’attention. Ils offrent également une porte de sortie au stress qu’ils subissent. Un moyen d’évacuer l’anxiété. Lorsque les enfants peuvent se débarrasser de ces sentiments d’anxiété, ils parviennent à surmonter leurs craintes avant l’école.
Cependant, ces tentatives d’attirer l’attention ne sont pas totalement efficaces lorsque les parents les interprètent comme un comportement visant à les pousser à bout et tentent de les faire taire.
Comment répondre aux demandes d’attention d’un enfant avant l’école ?
Une fois que les sentiments d’anxiété d’un enfant ont un endroit où ils peuvent s’exprimer, ils perdent leur pouvoir. Il en va de même pour les adultes.
Imagine que tu aies un appel important à passer. Tu es tendu et nerveux. Pourtant, tu as beau te dire que tu dois passer cet appel, tu n’arrives pas à décrocher le téléphone.
Imagine que tu parles de ces craintes à un ami. Tu lui dis à quel point cela peut paraître stupide ou tu lui expliques exactement pourquoi tu te sens inquiet. Comment te sens-tu après cet appel ?
Tu ne vas pas te précipiter pour décrocher le téléphone, mais l’idée de le faire ne te semble pas si insupportable ou impossible. En fait, plus tu t’accordes de l’espace et de la générosité, plus cela devient facile. Plus la distance entre l’idée de passer l’appel et le fait de décrocher le téléphone, de composer le numéro et de dire “Bonjour” se réduit.
Il en va de même pour les enfants et leurs craintes concernant l’école.
S’approcher, écouter et répondre gentiment à un enfant, même si ce qu’il dit n’a rien à voir avec l’école, peut l’aider.
Cela donne à l’enfant un exutoire qui l’aide à évacuer son anxiété refoulée.
Lorsque tu lui donnes l’occasion de s’exprimer, il travaille sur ses peurs et se rapproche d’un sentiment de satisfaction à l’égard de l’école.
Un moyen efficace d’y parvenir est de fixer une limite et de s’y tenir. L’approche en trois étapes de Hand in Hand pour fixer une limite est idéale parce qu’elle offre à l’enfant un espace pour exprimer ses sentiments et favorise une réaction chaleureuse et de soutien.
Clique-ici pour en savoir plus.
10 façons d’aider les enfants qui se sentent anxieux à l’idée de commencer l’école
Tu peux également faire en sorte que ton enfant ait la possibilité de se défaire de son anxiété à propos de l’école, de manière ludique et en lui apportant ton soutien. Ces 10 idées te donneront de nombreuses pistes pour y parvenir.
1. Renforce le sentiment de sécurité à la maison
Environ une semaine avant la rentrée scolaire, prépare-toi à passer environ 10 minutes par jour à te concentrer uniquement sur ton enfant et sur ce à quoi il veut jouer. C’est ce que nous appelons le Temps Particulier à Hand in Hand et cela fonctionne à merveille pour renforcer le sentiment de sécurité.
Pour en savoir plus sur le Temps Particulier et découvrir notre checklist, cliquez ici.
2. Joue en exagérant
Multipliez les jeux. Jouez beaucoup et laisse ton enfant prendre l’initiative.
S’il te demande de jouer doucement, suis ses instructions. S’il veut jouer à fond, fais de ton mieux pour répondre à sa demande !
Les jeux vivants, comme les batailles d’oreillers, les rouleaux de burrito et le jeu du chat, sont très efficaces pour aider à éliminer le stress et la tension accumulés par le biais du toucher physique. Tu sauras que c’est le cas lorsque ton enfant rira aux éclats – ou, tu peux t’y attendre, pleurera.
(Si ton enfant trouve une petite chose à propos de laquelle pleurer, il utilise en fait les larmes comme un exutoire pour se débarrasser d’une certaine peur – nous y reviendrons plus tard).
Cette façon de jouer est nouvelle pour toi ? Nous le comprenons ! Découvre ici ce que tu peux attendre de cette forme de jeu et comment démarrer un Jeu-écoute.
3. Accueille les sentiments de ton enfant
Ne sois pas surpris si un enfant semble trouver des raisons de pleurer pendant le jeu.
Lorsque ces larmes coulent, c’est un peu comme lorsque nous avons eu une journée très difficile. Une personne charmante nous dit quelque chose de gentil. Que se passe-t-il ? Nous nous retrouvons à pleurer !
Le soulagement que nous ressentons en sachant que nous sommes toujours aimés et que le monde va bien est le même pour nos enfants !
Très souvent, un enfant se sert d’un petit coup ou d’un atterrissage brutal comme d’une bonne excuse pour faire le vide émotionnel en pleurant.
Dans ces moments-là, penche-toi sur lui et écoute. Il n’est pas nécessaire de dire grand-chose, il suffit d’être là et de dire quelque chose de temps en temps, comme “Je sais que c’est difficile” ou “Tu es en sécurité ici”.
Parfois, cela fera couler plus de larmes, mais c’est encore une fois une bonne chose. Ton enfant prend le temps de se débarrasser de ses peurs et de ses inquiétudes.
Pour en savoir plus sur les raisons scientifiques de l’efficacité de cette stratégie d’écoute, consulte l’article, La science derrière l’outil Rester-écouter dans l’approche parentale Hand in Hand.
4. Fais des bisous supplémentaires et des câlins surprises.
Considère le temps passé avant l’école comme un moment privilégié pour être proche de ton enfant.
Cela renforce son sentiment de confiance, de connexion et d’estime de soi.
Comme le souligne cet article en anglais, 80 % des adultes déclarent ne pas s’être sentis aimés par leurs parents.
Nous pouvons changer cela pour nos enfants.
En recherchant des occasions de les “surprendre” en train d’être adorables, en les remarquant et en nous réjouissant de leurs traits de caractère particuliers.
Ainsi, lorsqu’ils jouent, approche-toi discrètement et dépose un baiser surprise sur leur joue douce. Passe cinq minutes de plus dans la journée en te blottissant contre eux un livre à la main, ou reste quelques minutes de plus avec eux après l’extinction des feux.
Ces efforts remplissent le réservoir affectif des enfants et apaisent leur anxiété.
5. Écoute aussi tes sentiments
Si tu veux donner à ton enfant toutes les bonnes occasions dont il a besoin pour se débarrasser de ses peurs et de ses inquiétudes concernant l’entrée à l’école, tu devras peut-être passer par de nombreuses séances de Temps Particulier, de jeu et d’écoute des pleurs de ton enfant.
Cela peut être émotionnellement et physiquement fatigant pour nous, parents.
Assure-toi d’avoir quelqu’un pour t’écouter et pour comprendre ce que tu ressens face à cette situation. Pense à rejoindre notre réseau gratuit Hand in Hand, bientôt disponible en français, où les parents et les modérateurs font un excellent travail en offrant une communauté et un soutien dans les moments difficiles.
6. Aborde souvent le sujet de l’école
Ne cesse pas de parler de l’école – tu pourrais même tenir un calendrier et cocher les jours jusqu’au premier jour – et trouver des prétextes pour aborder le sujet :

Amusez-vous à choisir quelques trucs spéciaux dont tes enfants pourraient avoir besoin pour l’école, puis arrêtez-vous pour manger une glace.
Prenez le chemin de l’école.
Visitez l’école même si les portes sont encore fermées pour les vacances.
Organisez un rendez-vous avec des amis de l’école.
Jouez à “l’école” et observe les réactions de ton enfant. Est-il heureux de jouer ou réticent ? Veut-il être un enseignant ou un élève ? Comment interagit-il avec toi dans ton rôle au cours du jeu ?

Ces actions permettent non seulement à l’enfant de se familiariser avec l’école, mais aussi de s’exprimer sur ce qu’il ressent à son égard.
Souviens-toi que cela peut prendre la forme de pleurs, de gémissements ou de nombreuses demandes de jeux et de proximité, ou encore de déclarations provocatrices, comme celles-ci :

“Je ne veux pas aller à l’école”.
“Je n’irai pas.”
“L’école est nulle et je la déteste.
“Je n’irai jamais à l’école.”
“Je ne veux pas jouer à l’école”.

7. Sois un véritable chercheur de sentiments
Malgré les apparences, ton enfant fait bien de parler de ses inquiétudes avec celui ou celle avec qui il se sent le plus en sécurité : toi !
Des phrases fortes comme celles-ci montrent qu’un enfant a beaucoup de sentiments qui attendent d’être entendus.
La plupart d’entre nous avons été élevés pour trouver des solutions et essayer d’apporter des correctifs lorsque nous entendons des mots comme ceux-ci. Nous pourrions dire :

“Oh ! ce ne sera pas si terrible”.
“Tu vas adorer une fois que tu auras commencé.”
“Oh, ne t’inquiète pas, tout ira bien”.

Comme nous avons entendu ces mots lorsque nous étions enfants, il est naturel que nous nous retrouvions à dire des choses similaires, mais un enfant peut avoir l’impression que ses grandes, effrayantes et intenses inquiétudes sont balayées sous le tapis.
Change le cycle en étant ouvert à toute communication.
Mets-toi dans la peau d’un chercheur et cherche les véritables sentiments qui se cachent derrière ces déclarations. Voici trois affirmations que tu peux essayer de remplacer.

“Ah oui ? Tu détestes l’école ? Cela doit être difficile.”
“Moi aussi, j’ai trouvé l’école difficile. Qu’est-ce qui te déplaît le plus ?”
“Je me demande pourquoi tu ressens cela ?” ou “Je me demande comment nous pouvons dépasser cela ?”

Parfois, les enfants sont eux-mêmes les meilleurs chercheurs de solutions.
Ton enfant pourrait te dire. “Ça pourrait aller si tu me promets d’être là quand j’y rentrerai”. Ou “Peut-être que si je prends mon crayon spécial, je me sentirai mieux”.
Mais s’il n’a pas de suggestions, ne le presse pas et ne le force pas.
Reste près de lui et continue à t’interroger à ce sujet jusqu’à ce que ton enfant change d’avis. (Souvent, il s’agit de quelque chose de totalement inattendu, comme “Et si nous jouions aux voitures !”)
8. Réponds au radar de vérité de ton enfant
Les enfants ont un radar de vérité bien réglé et peuvent flairer tout signe d’évitement. Il est donc utile d’être aussi honnête que possible lorsqu’ils posent des questions difficiles.
“Maman, peux-tu rester en classe avec moi toute la journée ?
“Pourquoi mon petit frère reste-t-il à la maison avec toi ?”
Il est compréhensible que nous voulions parfois fuir aussi vite que possible ces grandes questions, craignant nous-mêmes de provoquer des bouleversements ou de rendre encore plus effrayante une situation qui l’est déjà.
Mais cela peut distraire l’enfant.
Ce radar de la vérité sent que quelque chose ne va pas.
Il peut mettre en doute ta crédibilité, voire la validité de ses propres sentiments, lorsque tu lui dis quelque chose qui ne correspond pas à la vérité.
Que peux-tu faire à la place ? (Même si ton cœur bat la chamade !)

Rapproche-toi.
Établis un contact visuel.
Adopte un ton léger. “Je serai là pour te déposer et te récupérer, mais je ne peux pas rester en classe tout le temps”. Ou encore : “Oui, ton petit frère est trop jeune pour aller à l’école. Il restera à la maison jusqu’à ce qu’il ait ton âge, comme tu l’as fait. Qu’en penses-tu ?“

Si cela provoque des cris de contrariété ou de défiance, tu peux te rapprocher et reconnaître que cette période est difficile pour ton enfant. Ton enfant profite de cette situation pour se débarrasser de son anxiété.
Ils sont si intelligents !
9. Prenez des habitudes avant l’heure de l’école
Si l’école signifie un réveil plus matinal, plus de précipitations et d’autres changements dans votre routine, vous pouvez les mettre en pratique à l’avance.
Cherche les points d’achoppement.
Ton enfant met-il plus de temps que tu ne le pensais à s’habiller ? Le petit-déjeuner sera-t-il un défi ?
C’est l’occasion, avant que la journée d’école ne commence, de préparer, d’ajuster et de retravailler les matins pour qu’ils ressemblent davantage à ce que tu aimerais qu’ils soient.
10. Établis un plan pour rester connectés les jours d’école
La mise en place de moyens personnels pour se connecter et garder le lien contribue grandement à aider les enfants à se sentir plus en sécurité lorsqu’ils sont loin de vous. Essaie :

un petit mot dans le sac de pique-nique
un trésor dans une poche
une blague du matin
une routine spéciale pour déposer ton enfant à l’école

Envoie ton enfant à l’école en étant moins anxieux et plus confiant.
Une dernière chose à retenir.
Ces idées sont plus efficaces lorsqu’elles sont variées. Certaines augmentent la chaleur et la sécurité et encouragent l’enfant à montrer ses vrais sentiments, d’autres sont là pour soutenir et nourrir l’enfant affectivement pendant qu’il se débarrasse de ses peurs, alors essaie d’en expérimenter quelques-unes.
Ce processus permet d’accroître la résilience et la confiance en soi des enfants pour qu’ils aillent à l’école en toute sérénité.
Ton enfant est-il anxieux à l’idée d’aller à l’école ?
Quels comportements observe-tu ? As-tu trouvé de bonnes solutions pour aider ton enfant à faire la transition ? Nous serions ravis d’entendre tes réflexions et tes expériences !

Related Posts

Recent Stories